En France, les cancers de la sphère ORL touchent plus de 15000 nouveaux patients par an. Si la mortalité par cancer laisse apparaitre des inégalités sociales de santé, celles-ci sont d’autant plus marquées pour ces localisations de cancers. Les facteurs de risques majoritaires sont la consommation de tabac et d’alcool, ainsi que la nutrition, dans une moindre mesure. Plus d’une personne sur deux a déjà un cancer avancé quand le diagnostic est posé, ce qui engendre des traitements plus lourds, des séquelles importantes, impacte la qualité de vie et augmente le risque de ne pas pouvoir guérir le cancer. Ce manque de chance est d’autant plus important que la personne est défavorisée.
Le rôle de la prévention primaire et secondaire est prépondérant pour diminuer les risques de survenue et améliorer le repérage précoce de ces cancers. Cependant, les actions de prévention menées pour améliorer le repérage semblent avoir peu d’effets sur les comportements des personnes à risque : les liens entre consommations et cancer ORL sont mal identifiés, les premiers symptômes susceptibles de déclencher une recherche de diagnostics sont méconnus par les professionnels et la population.